Visite guidée méditative de l'exposition dans le cadre du temple
Suite des tableaux : 1 - La tour de Babel
Plusieurs thèmes bibliques sont abordés et illustrés par ces tableaux de Pascal Henri Poirot. Ils sont porteurs d’une grande richesse symbolique. Le rapport à l’Écriture a toujours été essentiel pour le protestantisme tant dans l’étude des textes bibliques que dans la force d’extraits de la bible, mis en évidence sur les murs des temples. La paroisse avait demandé à l’artiste de faire apparaître cette caractéristique.
Tous les tableaux sont réalisés au pigment à l’œuf sur bois, sauf celui représentant le temple d’Abreschviller, peint sur des collages sur bois.
Taille : 220 x 150 cm
Gn 11. 4: « Puis les hommes se dirent : “Allons ! Au travail pour bâtir une ville, avec une tour dont le sommet touche au ciel ! Ainsi nous deviendrons célèbres, et nous éviterons d’être dispersés sur toute la surface de la terre.” »
D’entrée, toute la symbolique de la Tour de Babel s’étale à nos yeux dans des tons quelque peu sinistres : œuvre collective des humains pour tenter d’atteindre par eux-mêmes le ciel, au moyen d’une langue commune, celle de la technique ; œuvre mythique de l’humanité à tous ses âges, toujours d’actualité, toujours en chantier : poursuite d’un salut grâce à ses propres ressources strictement humaines : science et technique.
2 - Le déluge
Taille : 140 x 51 cm
Gn 9. 17 : « Et Dieu le répéta à Noé : “L’arc-en-ciel est le signe de l’engagement que j’ai pris à l’égard de tous les êtres qui vivent sur la terre”. »
Tableau portant un titre de l’artiste : « Le déluge d’après moi » (en bas du 4ème tableau gris), titre d’une chanson de Kat Onoma.
Sous un quadriptyque tourmenté noyant toute la création sous des volutes chargées d’eau, une solide base aux sept couleurs de l’arc-en-ciel nous rappelle que toute la création est liée dès ses origines « terrestres » avec l’Esprit de Dieu, son unique Créateur.
3 - Les échelles
Le mur des échelles
Gn 28. 12, 13 : « [Jacob] fit un rêve : une échelle était dressée sur la terre et son sommet atteignait le ciel. Des anges de Dieu y montaient et descendaient. Le Seigneur se tenait devant lui et lui disait : “Je suis le Seigneur, le Dieu de ton grand-père et le Dieu d’Isaac. ”»
Il y en a de toutes les couleurs, de toutes les dimensions : imposantes, discrètes ou fantaisistes, il y en a pour tous les goûts. Elles sont là, dans leur totale diversité, mais avec une unique fonction : relier la terre à Dieu, le Seigneur de toute l’humanité. Humanité composée d’individus tous aussi variés, disparates et uniques en soi, que ces échelles porteuses de cette symbolique du lien inhérent existant entre elle et son créateur.
4 - Les escaliers
Quatre tableaux de 40 x 40 cm
Ap 22. 12, 13 : «Écoute, dit Jésus, je viens bientôt ! J’apporterai avec moi la récompense à donner à chacun selon ce qu’il aura fait. Je suis l’Alpha et l’Oméga ; le premier et le dernier, le commencement et la fin. » La dernière phrase de cette citation est lisible sur l'escalier gris et sur l'escalier rouge et jaune.
Ces quatre escaliers évoquent une élévation ou une descente, un cheminement par étapes qui permet d’aller d’un point de départ à un point d’arrivée, à l’image de ce qu'est toute vie humaine terrestre débutant par la naissance et se terminant avec la mort.
Escalier bleu sur fond rouge
Escalier de couleurs paisibles sur les teintes chaudes de la vie ponctuées de nuages gris chargés d’inconnu ou de mystère; symbole d’un chemi- nement graduel de l’homme vers l’inconnu de la mort.
Escalier ziggurat
Escalier ziggurat, faisant penser à des vies qui se construisent selon des cheminements ascen- sionnels multiples.
Escalier gris
Escalier gris où l’on peut lire, gravé à l'envers sur les deux premières contremarches : “JE SUIS L’ALPHA ET L’OMEGA”, à l’image symbolique du Christ accompagnant tout humain dans les étapes de sa vie.
Escalier triomphal
Escalier triomphal du “JE SUIS LE COMMENCEMENT ET LA FIN ” aux couleurs de la vie, symbole de la présence permanente de Dieu dans le parcours de tout homme de sa naissance à sa mort, même si cette présence ne saute pas aux yeux ou se révèle à « l’envers du bon sens ».
5 - Les constructions
Taille : 90 x 60 cm
La maison jaune
Gn 28. 18,19 : « Jacob se leva tôt. Il prit la pierre qui avait été sous sa tête, la dressa et versa de l’huile sur son sommet pour en faire une pierre sacrée. Il appela cet endroit Béthel, ce qui veut dire “Maison de Dieu”. »
De tout temps, désir de l’homme d’enfermer Dieu, le sacré par excellence, soit en un élément naturel imposant soit en une construction signée par l’homme, mais débouchant sur le vide, comme cette maison jaune ou dans le tableau suivant . . .
Taille : 65 x 60 cm
La ziggurat
. . . où il y intègre le trône de Dieu.
6 - Églises en chantier
Taille : 160 x 60 cm
De petites églises à proximité ou dans une grande église en chantier, bien à l’image d’une église ou des églises issues de la Réforme que les réformateurs voulaient « Ecclesia reformata semper reformanda », c'est-à-dire église réformée toujours à réformée, toujours en évolution, toujours en chantier.
7 - La maquette
Taille : 87 x 60 cm
I Rois 8. 43 : « Que tous sachent que ton nom est invoqué sur cette maison. »
Tableau portant un titre de l’artiste « La maquette » et la citation biblique ci-dessus.
Tableau de la maquette réalisée par l’artiste accompagnée de deux tableaux terminés afin que la paroisse se prononce sur son projet d’une vingtaine de tableaux destinés à demeurer en permanence dans le temple.
Toute création est inspirée. De la masse ténébreuse du néant (à gauche), l’homme fait surgir son œuvre en toute clarté.
8 - Nos deux temples
Taille : 120 x 60 cm
1 Jean 4.7 : « Dieu est amour »
Tout ce qui caractérise la paroisse d’Abreschviller et son temple se trouve dans ce tableau que l’artiste a réalisé avec des photocopies du plan du temple et des photos de l’intérieur (avant rénovation).
À gauche une construction un peu informe, lieu de réflexion sur l’amour de Dieu pour l’humanité, symbolisée par la chaire, bien à l’image de la communauté protestante de Lafrimbolle et d’Abreschviller avant qu’elle n’ait son temple (en 1900). Le projet de temple, durant la période allemande, émerge de la toile de fond grise. À droite le temple surgit dans toute sa grandeur. On peut y remarquer des éléments issus de la culture protestante luthérienne (vitrail de la crucifixion) ou réformée (mentions de versets bibliques, comme « Dieu est amour » dans une petite ouverture murale tout à droite du tableau).
9 - L'Ouverture à l'Esprit
Taille : 35 x 30 cm
Jean 4. 23, 24 : « Mais le moment vient, et il est même déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en étant guidés par son Esprit et selon sa vérité ; car tels sont les adorateurs que veut le Père. Dieu est Esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en étant guidés par son Esprit et selon sa vérité. »
10 - La Pentecôte
Taille : 70 x 70 cm
Actes 2. 1,4 : «Quand le jour de la Pentecôte arriva, les croyants étaient réunis tous ensemble au même endroit. Ils furent tous remplis du Saint-Esprit et se mirent à parler en d’autres langues, selon ce que l’Esprit leur donnait d’exprimer. »
Un lieu tout en ouvertures, sans toit, sans portes ni fenêtres. Lieu de rencontre, ouvert à tous, ouvert à tout vent, ouvert à tout courant, bien à l’image d’une communauté « dans le vent » . . .
Le grand vitrail de la crucifixion
Taille : 2,90 x 4,68 m
En terminant la visite des tableaux nous nous trouvons face à un immense vitrail de la crucifixion de Jésus, qui donne une bonne idée de l’importance accordée par les luthériens à la mort rédemptrice de Jésus. Dans la vie de l’Église luthérienne, cela se traduit par l’importance primordiale accordée à la célébration du Vendredi-Saint.
Les petits vitraux au dessus de la porte en sortant du temple
En sortant du temple, un ensemble de trois discrets petits vitraux au-dessus de la porte méritent attention. Ils semblent avoir été placés là pour donner à ceux qui partent une exhortation.
Entre deux minuscules vitraux : l’Alpha et l’Oméga, une petite rosace rayonnante, pleine de vie. En son centre une bible ouverte, donnant les références d’un verset (Jn 17. 21): « Je prie pour que tous soient un. Père, qu’ils soient unis à nous, comme toi tu es uni à moi et moi à toi. Qu’ils soient un pour que le monde croie que tu m’as envoyé. », dont on peut lire un passage au-dessus : « QUE TOUS SOIENT UN », extrait de cette prière de Jésus. Ceci constitue une marque réformée indéniable dans ce temple de style allemand luthérien.
Mais attardons-nous sur ce qui se trouve derrière la bible : un chrisme (le P et le X du monogramme du Christ) et en-dessous de celle-ci : un poisson !
Nous retrouvons là, avec les deux petits vitraux sur les côtés, tous les symboles gravés sur le devant de la chaire du temple réformé de Lafrimbolle, premier et unique temple pour tout le secteur Abreschviller-Lafrimbolle entre 1850 et 1900 !
Le temple d'Abreschviller, comme le veut la tradition luthérienne, a reçu du Conseil presbytéral de l’époque, après d'âpres discussions, le nom de « Temple de calvinistes dit temple du Rédempteur ».
Visite de cette exposition permanente
En dehors des évènements spécifiques de l'agenda, conférence, concert, ... , possibilité de visite après les cultes de l'agenda
ou sur rendez-vous au 06 30 20 18 78.